RASED Gourdon

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L’aide rééducative à l'école

" ...les interventions à visée rééducative doivent favoriser un engagement actif de l'enfant dans les différentes situations, la construction ou la restauration de ses compétences d'élève. La (re)conquête du désir d'apprendre et de l'estime de soi, l'ajustement des conduites émotionnelles, corporelles et intellectuelles doivent permettre une meilleure efficience dans les activités proposées en classe et dans les apprentissages. C'est cette finalité qui ne doit pas être perdue de vue... "

               Texte de référence : circulaire n°2002-113 du 30 Avril 2002 BO n°19 du 9 Mai 2002

 

La rééducation est un temps, un espace et une relation offerts à un élève pour comprendre et dépasser les difficultés qu’il rencontre à l’école.

A qui s’adresse-t-elle?

Elle est destinée à des enfants qui rencontrent des difficultés à l’école maternelle et élémentaire et qui ne peuvent entrer dans leur rôle d’élève dans l’institution. Le renforcement des exercices pédagogiques, les encouragements, ou les méthodes de soutien ne sont pas parvenus à les aider suffisamment. Il s’agit pour eux de surmonter des difficultés personnelles qui surviennent en relation à des situations scolaires.
Les enfants concernés ont le plus souvent des défaillances des processus de symbolisation, mais aussi des difficultés scolaires qui s’accompagnent de troubles relationnels, ce qui se traduit par un échec total ou partiel en classe que l’on ne peut imputer à un manque de capacités intellectuelles.
Cet échec est souvent accompagné de signes tels que conduites immatures, troubles de la communication, inappétence scolaire, etc.

En quoi consiste la rééducation ?

A la différence du psychologue, le rééducateur ne travaille pas sur la parole directe mais son action a des répercussions sur le psychisme de l’enfant, tout comme les parents ou l’enseignant peuvent aider à l’émergence d’attitudes nouvelles par des encouragements répétés… ou l’inverse.

Le temps de la Rééducation crée des conditions spécifiques : régularité des séances, horaire limité, lieu spécifique, moment privilégié d’expression et d’écoute à l’intérieur de l’école, démarche de rupture avec la pratique pédagogique.

C’est l’enfant qui choisit les activités et les supports, organise sa séance et petit à petit apprend à se prendre en charge. Le rééducateur met le matériel à sa disposition, l’accompagne dans son cheminement et apporte des réponses variées en fonction des différentes problématiques .

Les activités sont le plus souvent ludiques et le matériel proposé couvre trois champs essentiels :

  • Des activités plus scolaires sont quelquefois abordées au travers des albums et du " jeu de la maîtresse ".
  • Quel cadre pour la rééducation ?

    La rééducation s’inscrit dans un cadre régi par des règles et se fonde sur un projet. Les objectifs scolaires ne sont pas perdus de vue par les rééducateurs, même si ils ne travaillent pas directement sur les apprentissages. Ils utilisent des techniques et des médiations permettant à l’enfant, seul ou en petit groupe, de reconstruire les processus de symbolisation indispensables à l’entrée dans les apprentissages.

    Un lieu et un temps spécifiques

    La classe donne lieu à des productions marquées par la référence à des normes.  La rééducation consiste au contraire à créer les conditions pour que l’enfant s’exprime en dehors des limites scolaires habituelles de façon à développer sa logique personnelle et pouvoir sortir des systèmes de défense dans lesquels il s’enferme à l’école. Dans un lieu et un temps spécifiques différents de la classe, l’enfant peut mettre provisoirement à distance ce qui empêche sa disponibilité. Il peut retrouver confiance en lui, comprendre sa difficulté pour la surmonter et révéler ses capacités. L’enfant peut ensuite réinvestir ces transformations dans la classe et les mettre en œuvre dans les situations scolaires de façon à devenir ou redevenir un élève à part entière.

    En quoi l’estime de soi est-elle fondamentale pour apprendre?

    L’estime de soi permet à l’enfant de prendre le risque d’apprendre. Dans tout apprentissage, il y a nouveauté, surprise, difficulté, tâtonnement, échec, déstabilisation, plaisir ou souffrance, maîtrise ou perte de contrôle, modification de l’apprenant qui doit posséder une sorte de "capital confiance", l’assurance qu’il ne sera pas anéanti par l’épreuve.
    Les premières expériences de la vie sont déterminantes dans cette acquisition qui conditionne en grande partie l’entrée dans les apprentissages. Envisagée sous l’angle de la psychologie génétique, l’estime de soi (le sentiment de sa propre valeur) se construit selon des modalités aujourd’hui bien repérées, à savoir :
    - que le sujet soit acteur de ses expérimentations et auteur de ses stratégies
    - que les expériences soient suffisamment variées, vécues dans différents domaines et en interaction afin que cette compétence s’applique par la suite à tous les champs d’activité du sujet.
    L’acquisition de l’estime de soi met en jeu les aspects affectifs et cognitifs. L’enfant prendra
    ainsi progressivement conscience de l’importance de son investissement personnel et pourra devenir un élève capable d’apprendre.

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